Contexte de l’opération
La Caisse des Dépôts et Consignations souhaitait affirmer son rôle d’investisseur pionnier dans le cadre d’une opération exemplaire de réhabilitation en cœur de ville. S’appuyant sur sa filiale SCET (Société de Conseil Expertise Territoire), qui assurait alors le management général de la SEMPI à Brest, au travers d’une équipe dédiée et donc le pilotage du projet urbain de Saint-Martin, un ensemble de deux immeubles alors en cours d’acquisition par la SEMPI a été retenu pour répondre à cette ambition.
Une SCI majoritairement contrôlée par la CDC a été crée pour porté l’opération et l’investissement locatif des logements réhabilités avec le soutien financier de l’Anah et de Brest métropole. Elle a confié à la SCET un mandat de maîtrise d’ouvrage déléguée, dont la conduite a été assurée par Ronan Kerleo.
L’architecte Yannick Jegado, qui exerçait au sein de l’Atelier Quéré à l’engagement de l’opération, avant de s’installer à son compte, a été retenu pour la définition et la mise en œuvre du projet.
Caractéristique de l’opération
Les deux immeubles « jumeaux » situés au 35 et 37 rue Massillon à Brest, fortement dégradés, notamment par des attaques de mérule, étaient à réhabiliter.
Construits au début du XXème siècle et d’une certaine banalité, ils représentent l’archétype de l’immeuble urbain du quartier de Saint-Martin, avec une grande rigueur dans la façade sur rue caractérisée par la répétition de fenêtres équipées de volets peints, contrastant avec un arrière d’immeuble plus chaotique, comprenant des ailes en extension de moins bonne facture qui concentraient une grande partie de la dégradation.
En s’interrogeant sur les manières d’habiter la ville aujourd’hui, plusieurs principes ont rapidement été retenus :
- La structure bois du bâtiment et notamment les planchers et les escaliers ont été conservés,
- A l’exception des RDC, ayant conservé de petits logements, sur chaque niveau en étage, un seul appartement T4 de 80 m2 a été développé,
- Les pièces ont bénéficié de surfaces généreuses, favorisant une grande liberté dans l’occupation de l’espace,
- Sur chaque immeuble, une des deux ailes dégradées, a été démolie pour offrir un maximum de lumière naturelle aux logements, l’autre aile ayant été transformée pour accueillir des jardins d’hiver, offrant ainsi à chaque grand appartement un prolongement extérieur
- Les matériaux «synthétiques» ont été proscrits : les parquets existants ont été poncés et huilés, des fenêtres en en bois peint ont été posées, les murs périphériques ont été isolés par un enduit chaux-chanvre, de la ouate de cellulose a été soufflée dans les combles, les cloisons sont en plaque de plâtre à la cellulose (Fermacell) et isolée par de la laine de bois,
- La parcelle de l’immeuble n°35 en cœur d’îlot a été divisée en autant de jardins privatifs que d’appartements. Ils ont été équipés d’abris de jardin privatif, construits en robinier, pour éviter tout traitement chimique.
L’ensemble des logements ont fait l’objet d’un conventionnement social avec l’Anah.
L’opération a obtenu le Prix Architecture Bretagne 2014 dans la catégorie Réhabilitation